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Le coin du cinéphage
19 mai 2005

BRAIIISSE DE NAIIISSE

"Brice de Nice" est un phénomène de société c’est indéniable, il repose sur un personnage remarquablement caractérisé et écrit par Jean Dujardin, qui jouit d’un capital de sympathie remarquable. Quelque soit le média, le personnage a devancé le film, et grâce au web, a déjà viré au « culte ». Il est difficile de faire exister un personnage définissant à lui seul un univers. Pour preuve Fernand Raynaud a échoué au cinéma, et Raymond Devos, n’a pas su traduire son originalité à l’écran, dans « La raison du plus fou » qu’il a co-réalisé avec François Reichenbach. L'idée n'est cependant pas neuve, à l'exemple des sketches de Robert Lamoureux repris dans la série des deux films de Jean-Paul Le Chanois : "Papa, maman...".

Le film de James Huth, est assez décevant, et traduit assez mal l’équivalent cinématographique de l’univers de Jean Dujardin. Mais les répliques sont cultes, et traverse désormais notre quotidien. Pour avoir vu ce film, en avant-première à Bordeaux - ils faisaient un marathon de salles, à travers la Gironde avec Bruno Salomone -, on pouvait constater que la majeure partie du public était acquise d’avance. En dehors le la performance de Jean Dujardin, seul Clovis Cornillac arrive a faire exister son personnage, amenant même un décalage et même une sensibilité. Élodie Bouchez et Bruno Salomone ont plus une présence qu’un véritable rôle. Les seconds rôles sont inexistants, de François Chattot, père de Brice, riche escroc couvant avec excès son fils, Mathias Mlekuz en avocat fatigué, Alexandra Lamy en fantasme, ou Patrick Ligardes en banquier névrotique. Il y a Antoine Duléry, formidablement sous-utilisé et venu en ami.

Jean Dujardin & Antoine Duléry

Invité par Pierre Bénard directeur de l’UGC Ciné-Cité de Bordeaux, j’avais bu un verre en compagnie de Jean Dujardin et d’Antoine Duléry, venu présenter en avant-première « Toutes les filles sont folles » avec la réalisatrice Pascale Pouzadoux. J’ai eu ainsi le privilège de voir deux formidables artistes modestes et attachant – Jean Dujardin venait de tourner "Les convoyeurs" et avait une cicatrice sur le nez venant d'une scène de bagarre du film, et dû à François Berléand ! Ce sont deux grands cinéphiles, et le talent que l'on peut voir est l'écran n'est qu'une capacité infime - Antoine Duléry, surtout - de leur art. Il fallait les voir, pour Antoine Duléry imiter Jean Gabin ou Michel Serrault, reprendre des dialogues de Michel Audiard, Jean Dujardin imiter Robert de Niro - son grand classique - et formidablement Charles Denner, lorsque l'on a évoqué le travail avec Claude Lelouch, et les tirades de "L'aventure c'est l'aventure".

Pour l'anecdote, Antoine Duléry avait évoqué le téléfilm "caution personnelle" tourné en 2002, où il joue un petit entrepreneur écrasé par les difficultés. Comme tétanisé, il s'effondre, mais est aidé par sa femme - Anne Coesens, formidable -, après avoir été abusé par un ami banquier - Bruno Todeschini - en crise avec sa femme - Pascale Arbillot, parfaite - peinée de cette malversation. Voir la distribution que j'avais rajoutée pour IMDB.

France 3 avait annoncé ce téléfilm en septembre dernier, mais a été annulé parce qu'une banque, selon Télérama, s'est reconnue dans ce récit et à fait différer l'oeuvre à mai dernier ! J'ai pu le voir sur sous ce titre, très vite ensuite sur le câble. Mais la sortie sur France 3, ne s'est faite que sous le titre de "La belle affaire". Curieux est le temps où une banque puisse interdire un sujet d'actualité.

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