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Le coin du cinéphage
20 mars 2006

LE COIN DU NANAR : SI VOUS N'AIMEZ PAS ÇA, N'EN DÉGOUTEZ PAS LES AUTRES

Sivous Une réplique finale de Romain Bouteille résume assez bien ce que l'on ressent à l'issue de ce film, "Si vous n’aimez pas ça, n’en dégoûtez pas les autres" : "J'ai vu des films mauvais, mais ça jamais !". L'idée est simple, on observe les commentaires et les réactions des spectateurs dans une salle où est projeté un film porno. Au moins on échappe à l'escroquerie habituelle, utiliser des séquences d'autres films pour des inserts olé-olé. Le faux film en question - soft bien sûr - vaut son pesant de cacahuètes. Quelques stéréotypes de Français moyens miment de manière absolument lourdingue les ébats sexuels... Les scènes sont interminables, il faut voir Roger Trapp - petite rondeur à petite moustache - escalader une plantureuse créature plus grande que lui, après usage abondant de beurre Lusigny - bon goût garanti et citation de circonstance -, et le méridional André Dupon apparaître en diablotin, du coton dans le nez et se faisant introduire une carotte... - rassurez-vous, ils font semblant -. De voir ces seconds rôles habitués du cinéma franchouillard sombrer dans une vulgarité colossale tient plus de la "quatrième dimension" que du malsain. De manière assez opportuniste ce film a été diffusé le 31 mai 1978, après le succès des troupes du "Café de la gare" et du "Splendid", selon certains témoignages il aurait été tourné en 1973. Le catalogue du CNC donne en fait comme date d'immatriculation le 26/01/1976, il y avait d'ailleurs un autre titre prévu "Quand les radis poussent, j'aime tout" (sic). Le sieur Raymond Lewin (monteur de films érotiques) se contente donc outre les scènes érotiques, de filmer avec une platitude inouïe les comédiens improviser sans grande inventivité...

 Romain Bouteille

Un groupe de jeunes zozos, les yeux exorbités, regarde les scènes égrillardes. Mais tout le monde cause, Romain Bouteille se plaignant de ne rien comprendre à l'histoire, tout en trouvant ça mieux que son séjour à Marienbad !, Josiane Balasko - créditée sous le nom de Josiane Balaskovic - demande tout le temps le silence. Gérard Jugnot plus excité par les comportements de la salle et l’évocation de documentaires animaliers, râle tout en regardant le film. Il mange les pilules contraceptives de la Balasko - qu'elle cherche durant tout le film -, croyant que ce sont des bonbons à la menthe trouvés par terre (!). Il passe son temps ensuite à vomir dans les toilettes et craint pour une éventuelle stérilité avant qu'un jeune prétende que cela fait pousser les cheveux... Arrive un couple tardif plus mûr joué par Pierre Doris et Perrette Souplex - pitoyable mais elle a de très beaux yeux -. Cette dernière, qui consent à retirer son grand chapeau attend Jean-Paul Belmondo puisque (c’est logique !) le titre affiché à l'entrée était "La charge fantastique". Doris qui reprend son humour noir habituel du genre "mon frère était tellement en avance qu'il est mort-né" et "je fais l'amour debout sinon je m'endors !" s'amuse visiblement, mais il frise ici le balourd, le salace et le consternant, même s’il cite Ben Turpin ! Seul Romain Bouteille fait preuve de brio nonsensique, fonçant franchement dans le mauvais goût . Quand une comédienne fait un usage inhabituel - allégrement d'ailleurs - d'une courgette, il y a un grand débat pour savoir si c'est une courgette ou un concombre... Et Bouteille de déclarer "heureusement que ce n'est pas une pomme de pin !". Il faut l’entendre parler de la dangerosité de faire l’amour dans la baignoire, et déblatérer à tous propos. Le reste de la troupe cachetonne, Christine Dejoux - Depoux au générique ! - cause sanitaire avec Martin Lamotte, Thierry Lhermitte a une réplique, François Dyrek roupille presque, Sotha - sous le nom de Catherine Sigaux -, Philippe Manesse s'emmerdent en même temps que nous par compassion sans doute. Tout le monde meuble ces 1h20 interminables. Jugnot foire une vanne sur l'éjaculation précoce et se tourne vers la caméra demandant de couper la scène... et la vache de metteur en scène la laisse ! J'ai fait le ménage sur la fiche IMDB + générique - le temps qu'ils valident, en ce moment ils sont 20sixiens hélas -, un petit malin ayant transformé la fiche en "documentaire" ! Tellement affligeant que ça en devient jubilatoire. Les mêmes (ou presque) - en pire - triomphent actuellement, mais long, très long est le chemin pour le succès. Ce petit bijou existe en DVD.

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Commentaires
G
ne gâchons pas notre plaisir de tombée sur l'un des premiers films de la bande su splendid. Outre, les répliques completement foireuses des acteurs, vous surtout pouvez y Thierry Lhermite et Josiane Balasko avant qu'ils se fassent refaire le nez. Mais surtout Romain Bouteille, père spirituel du café de la Gare. Qui est resté le seul à toujours refuser l'engrenage de la célébrité. Et qui a su resté lui même, jusqu'à aujourd'hui.<br /> Ce film, sorte de film culte et nécessaire pour payer le plombier qui était venu la veille installer le chauffage au Café de la Gare. ce film (surrealiste) vaut surement bien plus que les Bronzés trois qui en tous points est comparable dans la misère du scénario, du jeu des acteurs (sorry Mr Blanc)mais qui à l'époque servi à nourrir et à chauffer des jeunes...
D
Eh! Eh! J'aurais du relire ta note avant d'écrire la mienne parce qu'elle répond à toutes mes questions! Pour le reste, nous partageons le même avis sur cet effroyable nanar. Bonne année à toi, cher cinéphage et reviens-nous vite!
G
Je ne comprends pas une telle déferlante de critique pour ce film qui est pourtant l'un des plus drôles de la troupe du Splendid de mon point de vue. Les impros sont très réussies, les personnages sont très réels, et celui de Romain Bouteille est plus vrai que nature. C'est irrésistible.<br /> Alors, si vous n'aimez pas ça...
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